Cathédrale Saint-Alain de Lavaur
La cathédrale Saint-Alain de Lavaur est une église de style gothique méridional qui se trouve à Lavaur en Occitanie, et qui fut construite entre 1255 et 1300. L'édifice abrite un orgue Cavaillé-Coll, un buffet polychrome du XVIe siècle et une table d'autel romane. Un Jacquemart y sonne les heures du haut de la tour.
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La cathédrale Saint-Alain est un chef d’œuvre de l’architecture gothique méridionale, dont les décors peints ont été restaurés à partir de 2013. Ces fresques réalisées au XIXe par les frères Céroni, en trompe-l’oeil, murs en grisailles et voûtes aux fins décors gothiques en couleur, resplendissent d’un nouvel éclat, invitant les visiteurs de tous âges à les relire.
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La chapelle du Christ et des pères de l'Eglise
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La chapelle de la Rédemption
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L’arc triomphal : décor en grisaille représentant saint Alain entouré d’anges portant les attributs épiscopaux (mitre et crosse), et les encensoirs.
Voûte sur fond bleu, avec des bustes de saints en médaillons.
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Le grand orgue Cavaillé-Coll a été installé en 1876 dans un magnifique buffet d'orgue en bois sculpté polychrome (1523), chef d'œuvre de l'art renaissant du Midi.
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Le chef d’œuvre des Céroni
Pour réaliser leur grand projet, les fabriciens de l’église Saint-Alain se rapprochent d’un atelier d’artistes italiens, peintres itinérants qui sillonnent le Sud-Ouest, les Céroni. Un artiste nommé Céroni (peut-être Gaétan), originaire de Milan, est installé à Toulouse avant 1827.
Aidé d’un cousin et probablement d’autres peintres, il travaille en Aquitaine et Midi-Pyrénées – entre 1825 et 1870 – à la restauration et à la création de décors peints pour un grand nombre d’églises et quelques particuliers. Ils peignent en général à la détrempe, sur un enduit sec préparé.
Le décor réalisé à Lavaur entre 1843 et 1847 est incontestablement le plus ambitieux et le plus abouti de cet atelier. Malgré l’absence des documents relatifs à la commande, le programme apparaît clairement divisé en deux grands registres :
Aux murs de la nef, un complexe décor de grisailles en trompe l’œil, où émergent de grandes figures bibliques, de part et autre des baies. Outre les grands dais des personnages, les trompes l’œil redessinent les arcatures et fenêtres, et créent un faux niveau de tribunes ajourées, particulièrement spectaculaire à hauteur de l’arc triomphal du chœur. Ce nouveau décor superpose sur l’architecture épurée de la nef un parti plus flamboyant et découpé, qui évoque davantage la fin du gothique.
La couleur est réservée aux seules voûtes et retombées des pilastres. Aux voûtes de la nef et du chœur, l’esprit est au gothique flamboyant, devenu baroque par sa complexité ! Sur un fond bleu, de multiples découpages en trompe l’œil enserrent des médaillons polylobés où des figures saintes se détachent sur des fonds bruns. Les ogives et formerets sont soulignés de fins décors géométriques dans des tons chauds. Aux arcs doubleaux, dont le décor se prolonge sur les pilastres, les artistes ont réservé un décor d’esprit renaissant, fait d’arabesques et de frises, agrémenté de quelques figures et cartouches.
Hétérogène, parfois anachronique, ce décor peint monumental est un chef d’œuvre unique de la première moitié du XIXe siècle en Midi-Pyrénées.
Les Céroni ont limité leur intervention aux murs et aux voûtes de la nef, du chœur et de l’abside. Peut-être sont-ils intervenus dans quelques chapelles, mais la plupart semblent être le fait de décorateurs postérieurs. Leur chantier s’est étalé sur plusieurs années, nécessitant l’intervention de plusieurs corps de métiers, pour la réalisation du nouvel enduit et des échafaudages.
Le décor laisse clairement apparaître plusieurs « mains », le traitement des figures étant généralement laissé à un « spécialiste » de l’atelier.
Dans leur « Etude sur l’église de Lavaur et ses évêques », Héliodore d’Heilhes et l’abbé Cazes signalent que les deux cousins italiens étaient aidés d’un jeune toulousain nommé Ricard, qui devait devenir le célèbre père Bach de la Compagnie de Jésus.